Le livre « Les gens heureux lisent et boivent du café » de l’auteure française Agnès Martin-Lugand traduit en arménien par Hasmik Arakelyan a paru à Erévan

December 8, 2023

Les lecteurs arménophones désormais ont de la chance de découvrir en arménien le roman « Les gens heureux lisent et boivent du café » de l’auteure française Agnès Martin-Lugand qui est sa première œuvre littéraire. Ce livre connaît un immense succès depuis sa parution en 2013 et durant les 10 dernières années. L’ouvrage racontant l’histoire de la grande perte, du deuil et des tourments d’une jeune française qui a perdu son mari et sa fille suite à l’accident de voiture, a été traduit en 35 langues et a été vendu à plus de 3,5 millions d’exemplaires partout dans le monde entier.

Les lecteurs arménophones désormais ont de la chance de découvrir en arménien le roman « Les gens heureux lisent et boivent du café » de l’auteure française Agnès Martin-Lugand qui est sa première œuvre littéraire. Ce livre connaît un immense succès depuis sa parution en 2013 et durant les 10 dernières années. L’ouvrage racontant l’histoire de la grande perte, du deuil et des tourments d’une jeune française qui a perdu son mari et sa fille suite à l’accident de voiture, a été traduit en 35 langues et a été vendu à plus de 3,5 millions d’exemplaires partout dans le monde entier.

Ce best-seller européen a été traduit en arménien par la journaliste francophone et francophile arménienne Hasmik Arakelyan qui est connue par la communauté arménienne de France par ses reportages et entrevues menés en français avec les acteurs importants dans les relations franco-arméniennes, y compris le Président français Emmanuel Macron, les parlementaires, sénateurs français présidents de différentes régions françaises, etc.

Question : Pourquoi vous avez décidé de traduire ce livre ?  Hasmik Arakelyan : Il y a déjà 5 ans que je collabore avec les Éditions Newmag qui à un nouveau style et une nouvelle écriture sur le marché littéraire arménien. Grâce à ses qualités et ses traditions, la rédaction de Newmag, en tête d’Artak Aleksanyan, a rendu la lecture à la mode et quelque chose d’agréable en Arménie par son esthétique des couvertures de livres ainsi que par son choix des livres contemporains qui ont gagné le cœur des lecteurs.

Ma collaboration avec Newmag a débuté par le travail énorme sur la traduction du patrimoine littéraire de Charles Aznavour où j’étais chargées de la vérification des textes, ensuite je suis devenue la rédactrice du livre de la poésie d’Aznavour l’Intégrale que Newmag avait divisé en 4 tomes puisque la version arménienne a été bilingue, par conséquent publier dans un seul ouvrage 500 poésies l’aurait rendu trop volumineux. Bref, les paroles magiques aznavouriennes m’ont fait aimer le français plus et m’ont instillé une grande passion littéraire.  

Question : Pourquoi le choix est tombé sur Agnès Martin-Lugand ?  H.A. Bien que je suis toujours à l’écoute des tendances de la littérature française, mais auparavant je n’avais pas eu de la chance de connaître Agnès Martin-Lugand. J’ai découvert cette auteure grâce aux Éditions Newmag. Dès que j’ai reçu cette proposition de la nouvelle collaboration, la même nuit j’ai lu d’un seul souffle « Les Gens heureux lisent et boivent du café ». J’ai été dans une tornade d’émotions. C’est une femme exceptionnelle, c’est une auteure qui comprend le mieux l’âme humaine, ses inquiétudes. Dans ses textes j’ai lu des strophes qui étaient proches à mon cœur, à ma nature et je me suis dit : oh mon Dieu je vais le traduire sans doute ! Cette auteure est mon âme sœur. Après avoir échangée avec elle sur Zoom, j’ai compris que je ne me suis pas trompée : une personnalité très ouverte, très douce et sage. Je crois que les lecteurs arméniens doivent la connaître. On va tomber amoureuse de ses livres.  

Question : Quels liens avez-vous avec Agnès Martin-Lugand ?

H.A. Nos échanges ont commencé sur Instagram. Les Éditions Michel Lafon lui avait tenu au courant qu’après dix ans de la sortie son premier roman, « Les Gens heureux lisent et boivent du café » avait été traduit en arménien, mais Agnès Martin-Lugand ne savait pas quand il devrait être publié. La présentation de la traduction de ce beau livre a eu lieu au Francofest, salon du livre destiné à la littérature française, après quoi j’ai informé mes followers de ce merveilleux événement à travers des photos et des vidéos sur mes storys Instagram. J’avais mentionné la page officielle d’Agnès.

Peu après j’ai reçu un message en anglais où elle avait mentionné qu’elle venait de découvrir son roman en arménien et elle était émue. Bien sûr, j’ai deviné qu’elle n’imaginait pas à qui elle s’était adressée. Je lui ai répondu en français en disant que je suis la traductrice, donc je m’arrête ici et je vous laisse imaginer à quel point et à quel niveau ont été nos émotions…

Après quelques jours, j’ai eu l’opportunité de l’interviewer et je me suis sentie comme si je faisais des fouilles. Vous savez dans ce mode de robots trouver quelqu’un si ouverte, si tendre, avec un grand cœur, qui ne cache pas ses émotions, qui risque de parler des choses dont les gens n’ont pas d’habitude de toucher, c’est un vrai trésor. Le niveau des suicides est très haut dans le monde entier qui est la suite de manque d’amour, d’attentions, d’échanges, de compréhension mutuelle, la racine de ce problème, d’après moi, c’est que les gens de notre siècle se sont enfermés, et en ce moment-là où je réponds à vos questions, il y a tant de gens qui sont en deuil et ne savent pas comment en sortir, et la plupart même ne veulent pas en sortir. Bref, par son roman Agnès veut dire que le trauma n’est pas un verdict, nous ne pouvons pas oublier le chagrin, mais nous pouvons lui donner un sens et apprendre à vivre avec malgré nous, malgré tout…  

Question : Vous avez présenté votre traduction aussi dans les locaux de votre Alma mater à l’Université linguistique Brusov. Quels échos avez-vous reçu ?

H.A. Très positifs. L’Université Brusov a été et est un de grands foyers de la francophonie en Arménie. Ici les professeurs inculquent un grand amour du français parmi les étudiants, qui est la clé la plus importante du succès dans la grande aventure de l’apprentissage de la langue de Molière. J’étais touchée par l’accueil chaleureux de mes professeurs, des étudiants et bien sûr de mon professeur d’arménien Davit Gyurinyan, qui est actuellement le recteur de l’Université Brusov. Il essaie d’encourager les jeunes d’étudier le français et d’essayer leur force dans le monde de la traduction surtout de la littérature française qui est très riche et pleine d’âme.  

Précisions : Agnès Martin-Lugand est née à Saint-Malo en Bretagne. Elle quitte ses terres pour partir étudier à Paris. Mariée et mère de deux enfants, elle décide de revenir s’y installer avec toute sa famille. Depuis son tout premier roman déjà best-seller en 2013, « Les gens heureux lisent et boivent du café », elle fait partie du Top 10 des auteurs préférés des Français. Traduits dans plus de trente-cinq langues, ses romans se sont vendus à près de 5 millions d’exemplaires en France et dans le monde.  

Après avoir exercé en tant que psychologue clinicienne dans la protection de l’enfance, Agnès Martin-Lugand décide il y a dix ans de se consacrer pleinement à l’écriture. Elle fait aujourd’hui partie des auteurs les plus lus en France comme à l’étranger. Son premier roman, « Les gens heureux lisent et boivent du café » (Michel Lafon, 2013), a connu un immense succès auprès du grand public. Il est suivi du livre « Entre mes mains le bonheur se faufile » (2014), « La vie est facile, ne t’inquiète pas » (2015), « Désolée, je suis attendue » (2016), « J’ai toujours cette musique dans la tête » (2017), « À la lumière du petit matin » (2018), « Une évidence » (2019), « Nos résiliences  » (2020), « La Datcha » (2021) et « La Déraison » (2022), toujours chez le même éditeur. Son nouveau roman, « L’Homme des Mille Détours », paraît en 2023 aux Éditions Michel Lafon.  Photos : Newmag et Université d’Etat Brusov d’Erévan

 Interview réalisée par Krikor Amirzayan, le jeudi 7 décembre 2023